Paroisse Catholique Saint Jacques le Majeur de Gries

Historique de l’église

En 1680, on ne trouve que quelques rares familles catholique à Gries.

Depuis 1688 l’église protestante servit de lieu de cultes simultanés. Dès le début de 1788, on entreprit des démarches pour fonder une paroisse Gries- Kurtzenhouse mais ce n’est qu’en 1843, suite au décret signé par le roi Louis Philippe le 3 juillet, que les catholiques eurent l’accord pour créer leur propre paroisse.

En 1856, ils décidèrent de construire une église à Gries.

On trouve dans les archives un plan  datant de 1887 prévoyant cette construction. Pendant son activité à Gries, le Curé Sprauel commença dès 1896 à recueillir des fonds, mais c’est surtout grâce à son successeur, l’abbé Dr. Steinmetz, résident à Gries depuis 1902 que le projet a pris forme. La construction de notre église dans son style néo-gothique devint  réalité après que la paroisse eut obtenu le terrain par legs testamentaire de Georges Haas et son épouse Catherine Speeg. Les travaux débutèrent le 3 mai 1909 et quatre semaines plus tard le chanoine honoraire Schikele posa la première pierre. La consécration de l’église Saint Jacques le Majeur eut lieu le 28 septembre 1910 par l’évêque de Strasbourg, Mgr. Dr. Von Burlach. La messe solennelle fut célébrée par un enfant de Gries, Père Bonaventure (Jacques Trimolé).

La construction de l’église

Les travaux débutèrent le 3 mai 1909. Comme toujours, le financement donna lieu à bien des déboires et des palabres au sein du Conseil Municipal et du Conseil de Fabrique (dans les archives municipales, on peut retrouver le coût, en Marks de l’époque attribués à chaque lot).

Mais de tout temps, la solidarité fut au rendez-vous. C’est ainsi que 22 communes proches et éloignées prêtèrent main forte aux paroissiens de Gries pour transporter bénévolement des pierres, du sables et du gravier. 1300 tonnes de pierres furent acheminées depuis Niederviller, (Près de Sarrebourg) par bateau sur le canal jusqu’à Brumath et de là transportées à Gries. Les pierres de taille furent fournie par le tailleur Walter de Niedersteinbach.

D’autre dons contribuèrent à réduire la facture colossale que représentaient les travaux de notre église. C’est ainsi que les vitraux multicolores du chœur furent offerts par les familles Trimolé Victor et Moschenros Michel. On peut voir leurs noms inscrits sur les vitraux au bas des dessins.

De la même façon, M Spauel et les religieux de Marienthal firent don de la grande cloche dédiée à Marie, Mère de Dieu. Jean Kehren fit don de la cloche dédiée à Saint Joseph et le Dr. Steimentz fut donateur de la cloche dédiée à Saint Jean.

Les vitraux de l’église Saint Jacques le Majeur

Notre église de style néo-gothique ne dispose pas de vitraux aux riches dessins et images variées. les fenêtres latérales sont composées de simples losanges transparents entourés d’une frise de fleurs multicolores. Cette simplicité de motifs est toutefois enrichie par des compositions à chaque fois différentes dans leurs parties supérieures. Sur les vitraux des deux sacristies, on peut voir des représentations de personnages dont l’un est un roi mais dont on connaît pas le nom, l’autre le curé d’Ars et une martyre non identifiée.

C’est dans le chœur uniquement que les représentations sont parlantes. Il s’y trouve trois vitraux divisés en deux panneaux chacun. Le vitrail central relate l’apparition du Sacré Coeur de Jésus à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, humble religieuse du couvent de la Visitation de Paray le Monial béatifiée en 1864 et canonisée en 1920. Après la guerre de 1870, les mutations de la fin du siècle, période de construction de notre église, la dévotion au Sacré Coeur de Jésus se développait alors en France. Au bas du vitrail est écrit « Heilliges Hertz Jesu erbarme dich unser ».

Sous les deux fenêtres latérales

 

    • à gauche est représenté Saint Jacques le  Majeur, le patron de notre église facilement reconnaissable car portant le bâton de pèlerin, la gourde et le chapeau du voyageur.

    • à coté on peut voir Saint Jean  apôtre portant un calice car, on lui fit boire un poison mortel qui resta par miracle sans effet. Dans l’art byzantin Saint Jean est plutôt représenté sous les traits d’un vieillard chauve avec une barbe, tel qu’on peut le voir sur notre chaire. Saint Jean est le frère de Jacques, fils de Zébédée qui était pêcheur. il était » le disciple que Jésus aimait » et à qui il a confié sa mère aux pied de la croix.

    • à droite on lit qu’il s agit de Saint Etienne portant la palme, attribut iconographique constant des martyrs. Il est mort lapidé. Il a été le premier nommé des 7 diacres établis par les disciples. En Allemagne et en Scandinavie le jour de la Ste Etienne (26.12) on bénissait l’eau et le sel placé dans les maisons pour protéger hommes et bétail.

    • de l’autre coté on reconnaît Saint Laurent tirant le gril sur lequel il a été torturé. Lui aussi fut diacre sous le règne du pape Sixte II. Il est mort le 10.08.258. Il avait la charge des serrures qui abritaient les objets sacrés et administrait les richesses vouées à Dieu (Comme le conseil de Fabrique ? ).

Les textes consultés ne nous explique pas pourquoi on a choisi plus spécialement ces saints sur nos vitraux.

L’orgue

Du temps où la paroisse catholique partageait l’église avec la paroisse protestante, elle pouvait bénéficier de l’orgue Silbermann, établi à l’église protestante. Lorsque l’église catholique fut élevée, les finances ne permirent pas de faire construire un orgue et c’est un harmonium qui accompagnait les chants des fidèles. Il fut acheté en 1913 avec l’accord du Conseil de Fabrique, présidé par le curé Sommereisen.

Ce n’est qu’en 1936 que le Conseil de Fabrique de l’époque prit la décision de confier la fabrication d’un orgue à la Maison Blanarsch de Strasbourg. Il fut béni le 20 septembre 1936 par le curé Scharwatt. Cet orgue, à transmission pneumatique a fonctionné jusqu’au début des années 1980, mais à bout de souffle, il a fallu songer à le remplacer. Sous l’impulsion de l’organiste Francis Wendling, le Conseil de Fabrique dont le président était Vincent Trimolé, décida de remplacer la transmission pneumatique par une transmission mécanique, de le démonter, réparer et de remplacer tout ce qui était défectueux. Les travaux furent confiés à la Manufacture d’orgues Gaston Kern.

La première console, Le « Spieltisch » a été remplacée par une console dite « en fenêtre ». Le buffet, sobre et très simple n’a été que partiellement remanié ; la tuyauterie réparée ou remplacée compte 13 jeux, répartis sur 2 claviers et pédalier, fait sonner environ 700 tuyaux.

Pour financer cette grosse dépense, les subventions traditionnelles vinrent à la rescousse mais plusieurs concerts contribuèrent à payer le nouvel orgue. Le 17 mai 1987, Robert Pfrimmer, maître de la chapelle de la Cathédrale de Strasbourg et expert en facteur d’orgue donna le concert d’inauguration.

La vie de la Paroisse

Quand les moines irlandais et écossais (ces moines avaient une dévotion particulière pour Saint Jacques, patron des pèlerins.) christianisèrent notre région, ils rassemblaient les gens dans une église, située au milieu des champs qui servait également de lieu de baptême et de culte aux habitants d’autres villages avoisinants. C’était la «  Feldkirche »  dont il ne reste plus aucun vestige mais l’existence est néanmoins  mentionnée dans les archives. Elle était dédiée à Saint Jacques.

Après les guerres de religion, les catholiques et les protestants s’étaient mis d’accord pour une utilisation commune des églises, cloches, cimetières, appliquant ainsi le  » Simultaneum » ( comme de nos jours à Kurtzenhouse). A Gries, les catholiques étaient peu nombreux : en 1693, on dénombre 5 familles catholiques pour 45 familles protestantes. Ils étaient rattachés à la paroisse de Weitbruch et faute de presbytère souvent desservis par les pères de Haguenau, les frais étant pris en charge par le Conseil de Fabrique de Brumath. Leur nombre augmentant, dans le compte- rendu d’une délibération du 3 mai 1788 on peut lire les « motifs pour lesquels  les habitants catholiques de la communauté de Gries, demandent le démembrement de leur paroisse de celle de Weitbruch et qu’il soit accordé un curé qui sera chargé de desservir la dite paroisse et celle de Kurtzenhausen : pendant l’hiver, le chemin est mauvais..il s’y trouvent bien  de vieils gens qui ne sont en état de faire le chemin…il est arrivé également qu’il y ait eu des morts sans  savoir comment les enterrer faute de M. le curé qui n’a pu se transporter sur les lieux…,il est très difficile de conduire les enfants pour le Sacrement de Baptême  tant en hiver à cause du froid qu’en été à cause de la chaleur… « . 

L’appui de Weitbruch leur était acquis  car on  retrouve une délibération du 13 février 1788, signée par le curé Royal et un certain nombres d’habitants, qui mentionne le soutien à la demande de démembrement des paroisses.

Puis, il y eut la Révolution Française et Napoléon Bonaparte .

Ce n’est que sous le règne de Louis Philippe (décret du 3 juillet 1843) que cette paroisse fut enfin créée. Kurtzenhouse  en était le chef  – lieu    et pouvait proposer un logement au curé, dans la maison d’école.

Cependant ce logement était insalubre ; le deuxième curé nommé , l’Abbé Barthelmé adressa une lettre à l’évêché datée du 15 novembre 1843, et une autre encore au Ministre de tutelle, datée du 28 décembre 1847 pour demander de déplacer le siège de la paroisse à Gries et d’y faire construire un presbytère décent. Un autre argument en faveur du transfert  du chef lieu  était l’église de Gries, c’est à dire l’actuelle église protestante, était plus grande, plus accessible que celle de Kurtzenhouse et en outre possédait un orgue. En attendant,  le prêtre habiterait à Marienthal durant 6 mois puis louerait un logement chez la famille Fançois-Xavier Moschenros (dont le nom apparaît au bas d’un vitrail du chœur de l’église ) et plus tard dans la maison de l’instituteur protestant Mechling.

En 1856, après bien des pourparlers et des demandes d’appui auprès de préfet, du Baron de Geudertheim et d’autres personnalités la commune de Gries construisit l’actuel presbytère catholique et le 12 juillet 1858 le curé put y emménager.   

Depuis sa création en 1843, la paroisse catholique compte 28 prêtres dont deux sont mort à Gries, le curé ACKER y est enterré.

1843 : GROSS Mathias – BARTHELME  François – PLEGER Antoine – FRUHAUF François, Joseph – WENDLING Joseph – NAST Laurent – HAEGELI François, Albert – HAUSS Florent  – FRITSCH Joseph 

1896 à 1912 : STEINMETZ Johann qui fit construire l’église, SEMMERREISEN François, Xavier – PHILIPPS Aloyse – SIDEL Julien – SCHARWATT Joseph – KUPFERER Edouard – ACKER Jean-Baptiste – 

1953 : HATTERER Alphonse – MICHEL Pierre, Paul, VETTER Alphonse – CLAD Joseph

1997 à 1999 : SCHNABEL Bernard  (également curé de Weitbruch)

1999 à 2008 : SIMON  Paul (SMA)  ( également curé de Weitbruch) 

16 décembre 2007 : création de la Communauté de Paroisses  « Terre de Missions » Weitbruch, Gries, Kurtzenhouse, Niederschaeffolsheim, Harthouse  , et comme curé le Père SIMON Paul (SMA).

2008 à 2012 : Père Nestor NONGO AZIAGHIA (SMA)

2012 à 2020 : Père Justin KETTE (SMA)

2020 à aujourd’hui : Père André N’Koy ODIMBA (SMA)

 

 

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