Bienvenue au désert, c’est carême !

Depuis le mercredi des cendres, nous sommes entrés dans la période du Carême. Pour beaucoup d’entre nous, ce temps évoque privations, sacrifices, mortifications, charité. Certains le comparent au Ramadan des musulmans, le mois saint par excellence où l’on s’efforce de se sanctifier par le jeûne. C’est vrai, en carême, il y a privations et sacrifices. C’est vrai il y a une dimension de sanctification par le jeûne, la prière et la charité. Mais il y a aussi un aspect de vie avec Dieu, dans une alliance qu’il nous propose.

En effet, pendant le temps du Carême, Dieu s’engage à faire alliance avec l’humanité. Il fait de l’homme son partenaire privilégié. Il devient pour lui un compagnon de route. Et cette route, ce chemin de carême nous pousse parfois vers des directions inattendues. Pour Jésus, l’Esprit le pousse au désert. Et plus tard, à la Croix. Le symbole d’une croix drapée dressée au pied de l’autel dans un environnement rocailleux nous indique ce chemin parsemé d’embuches. C’est le désert.

Oui, le désert est un lieu de passage ! La définition qu’en donne le dictionnaire est assez austère : « zone de terre stérile et très peu propice à la vie, où de très faibles précipitations se produisent à de rares occasions, et où par conséquent les conditions de vie sont hostiles pour les plantes ainsi que pour la vie des animaux. » Tout concoure à dire qu’au désert, on ne reste pas.

Et pourtant en carême, nous sommes invités à y rester, pour un moment. Et nous désirons nous y rendre. Un chant populaire de carême nous y invite : Avec toi, nous irons au désert – GP229. 40 jours, c’est long, c’est court ! Mais il nous faut les 40 jours d’une éternité, car c’est chaque jour carême. Nous sommes invités à nous rendre au désert et à y rester pour revisiter notre jardin intérieur parfois caractérisé par une aridité spirituelle. Certains font l’expérience de l’acédie, plus de temps pour soigner sa vie spirituelle, plus d’envie de prier. Carême nous redonne de l’énergie. Notre jardin intérieur est, peut-être, très peu arrosé de la Parole de Dieu (nous ne prenons plus le temps de lire notre Bible). Parfois nos conditions de vie nous empêchent de rendre grâce. Pour beaucoup, l’expérience de la maladie ou du vieillissement, les conflits interpersonnels, les incompréhensions de tous genres peuvent nous empêcher de vivre la proximité avec Dieu.

Ce temps de carême nous est offert pour une pause spirituelle. 40 jours pour raviver la flamme de notre foi, et pour laisser pousser, dans notre désert, des fleurs d’amour et de charité. C’est dans ce contexte que, cette année, les enfants de la catéchèse nous invitent à une action en direction des enfants de leur âge. Ils initient, en guise de charité, l’opération Une orange pour Mwanza pour soutenir le centre d’accueil et de réinsertion des enfants des rues de Mwanza en Tanzanie. Ce centre dénommé Upendo Daima, « Toujours l’amour », en langue swahili, bénéficie du suivi des pères des Missions Africaines. C’est aussi une manière de visiter le désert. Une orange achetée permet à un enfant de poursuivre sa scolarité, d’apprendre un métier, de renouer avec sa famille. C’est une orange qui redonne le sourire.

En ce temps de carême, l’Esprit nous pousse à la conversion, à la prière et à l’action. Il nous invite à traverser le Mercredi des cendres avec espérance, pour célébrer, dans la joie, la Pâque du Seigneur. Bon temps de carême à toutes et tous.

André N’koy Odimba, SMA

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